LE SALAIRE D’UN AUTEUR

Faire fortune avec 1,20 € par livre ???
Pensez-vous sincèrement vivre de l’écriture en vous basant sur une redevance de 8 % avec 1,20 € sur un livre vendu hors taxe 15 €, c’est-à-dire réellement vendu 15,83 € ?
Il faut aussi prendre en compte que selon une étude réalisée par le magazine l’Express*, les ventes moyennes d’un premier roman varient entre 500 et 800 exemplaires.
Sur le site Indeed* Guide Carrières (Rémunération (Combien gagne un écrivain, on a la grille de ce ce qu’il se pratique en réalité chez les éditeurs comme système de redevance gagne-misère qui se dispense de commentaire :
« Voici un exemple de pourcentages appliqués par un éditeur :
pour les 3 000 premiers exemplaires vendus, 6 % sont reversés à l’auteur ;
à partir du 3 001ème exemplaire vendu, l’éditeur verse 7 % à l’auteur ;
dès le 6 001ème exemplaire vendu, l’éditeur verse 8 % à l’auteur ;
à partir du 9 001ème exemplaire vendu, l’auteur reçoit 9 % ;
l’éditeur verse 10 % entre le 12 001ème et le 30 000ème exemplaire vendu, puis 12 % au-delà du 30 000ème.»
*(SRC : https://fr.indeed.com/conseils-carrieres/remuneration-salaire/combien-gagne-ecrivain/).
Revenu annuel moyen d’un auteur
Moins de 1000 €, c’est ce que vous rapportera votre livre en moyenne la première année, à condition d’avoir trouvé ce bon vieux samaritain d’éditeur qui vous offrira généreusement ces 8 % et fermera les yeux sur ces 5 % normalement alloués au primoécrivain que vous êtes.
Maintenant que nous connaissons la vente moyenne de 500 à 800 exemplaires pour un premier roman édité par un éditeur patenté, et que nous connaissons l’extrême générosité prodiguée par sa grille de redevance, il est facile de calculer le revenu annuel moyen pour et auteur chanceux :
800 * 1,20 = 960 €
Cet esclavage financier existe uniquement dans le monde de l’édition. Partout, même si vous employez une femme de ménage, vous devrez la rémunérer au minimum horaire prévu par la loi. Dernièrement, des mouvements écolo-verts se sont indignés de voir des singes utilisés pour cueillir les noix de coco à la place des hommes. Que font-ils pour les écrivains ?
L’écrivain est bien devenu un esclave des temps modernes. Que font nos élus à propos de ce sujet ? Rien, de rien ! de rien ! Le statut de l’auteur reste une lettre morte tombée dans les oubliettes de l’histoire et sacrifié sur l’autel pompeux du faux prestige littéraire érigé sur un piédestal Olympien, hors d’atteinte des vicissitudes de la vie quotidienne. Il y a de quoi pleurer.
La beauté de la méthode d’écolecture réside dans le fait qu’elle renverse tout ce processus malsain lié à la marchandisation spéculative de votre propre labeur en tant qu’artiste de l’écriture.